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Tannabelle et ses grumeaux
   
"Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas."
Oscar et la dame rose - Éric-Emmanuel Schmitt
   
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22 décembre 2015

Trois en un

Eh oui, je vais encore vous rapporter les propos de Gaspard ! Toujours pour les mêmes raisons : il est une source intarissable qui m'évite, en ces temps où ma fatigue est inversement proportionnelle à mon moral, la peine de mettre en mots et en forme les autres billets qui prennent la poussière dans mes brouillons.

J'en profite pour officialiser une nouvelle catégorie, qui, au vu de la prolixité de Gaspard qui ne fait sans doute que commencer, devrait être alimentée régulièrement par lui et probablement son frère dans quelque temps. J'ai nommé "Eux et Elle".

Samedi dernier donc, Gaspard a remporté le tiercé dans le désordre : il m'a émue aux larmes trois fois en quelques heures en parlant de sa sœur... Émue parce qu'elle n'est pas là. Émue parce qu'elle existe pour lui.

 

La première fois, c'était à propos du sapin. Chacun de nos trois enfants a "sa" boule dans le sapin. Gaspard cherchait la sienne et s'est réjoui de la trouver. Il a ensuite cherché celle de son frère, avant de la lui montrer puisque Hector était près de lui à ce moment-là. Il a alors cherché celle de sa sœur et, au moment où il l'a repérée, il s'est tourné vers le petit coin d'Élise dans notre bibliothèque en s'écriant : "Élise ! Élise ! 'garde Élise !".

*****

La deuxième fois, c'était à propos du petit nounours qu'il a eu en cadeau à l'occasion de la fête de la crèche la veille. Innocemment, je lui ai demandé comment il s'appelait. Et Gaspard de me répondre du tac-au-tac : "Élise !". Je ne m'y attendais tellement pas que je n'ai pas su quoi dire ou quoi faire. Je ne sais pas s'il vaudrait mieux éviter, pour empêcher toute confusion, ou si cela reste anodin. Heureusement, ce fameux nounours a déja changé trois fois de nom depuis ; il importe donc peu - pour l'instant du moins - que je n'aie toujours pas la réponse à cette question.

*****

La troisième fois, c'était à propos des larmes d'Élise. Alors que nous regardions encore le ciel étoilé et la lune, Gaspard a enchaîné sans transition : "Pas pleure Élise" (qu'il faut comprendre comme "Ne pleure pas Élise"). S'en est alors suivie cette conversation :
- Elle pleure, Élise ?!
- Oui.
- On ne sait pas si elle pleure... Mais à ton avis, pourquoi elle pleure, Élise ?
- Est tombée Élise.
- Où ça ?
- Pa' terre là.
- Ah bon. Le pire, c'est qu'on ne peut même pas la voir pour la réconforter.
- Vais c'erc'er Élise moi.
- On ne peut pas aller la chercher, tu sais.
- Attends Élise moi.
- ...
 
Une fois de plus, je n'ai pas su quoi lui dire. Mais je n'ai pu m'empêcher de penser qu'il allait l'attendre longtemps...

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Commentaires
H
Nos enfants sont les plus doux pour parler de leur frère ou sœur décédés. Lorsque mon fils (bientôt 4 ans) me voit avec le vague à l'âme, il se penche vers moi, m'embrasse et me dit: "c'est pour Augustin..." Alors, je sais qu'il compte aussi pour lui et cela me fait du bien... J'ai justement adapté cette citation de Saint-Augustin: "Tu n'es plus là ou tu étais, mais tu es maintenant partout où je suis". Je la trouve tellement vraie...
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E
Non il ne va pas l'attendre longtemps car elle est avec lui à chaque instant. Que c'est touchant d'ailleurs de voir qu'elle a sa place en lui.
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