D-E-S-I-L-L-U-S-I-O-N-S
Avant 2008, je croyais qu'il suffisait de s'aimer et le vouloir pour devenir parents.
Avant 2013, je ne savais pas qu'on pouvait mourir avant de naître.
Avant 2015, je pensais que la rencontre avec son enfant était forcément une évidence.
Et toi, 2016, quelle illusion vas-tu me voler ?
2014
Nous allons bientôt changer d'année. Mon sentiment à cet égard est moins douloureux, moins violent que l'an passé - sans doute la preuve que le temps, ce traître de temps qui passe, fait son oeuvre.
Car le temps qui passe fait grandir Gaspard et me rapproche de l'arrivée de Hector.
Mais le temps qui passe m'éloigne de toi, ma fille, qui ne grandiras jamais, qui seras pour tes frères "la-grande-soeur-qui-restera-toujours-petite".
Aujourd'hui, et pour quelques heures à peine encore, je peux dire que tu es née, ou morte, "l'an dernier".
Bientôt, ce ne sera plus vrai et je devrai rajouter du temps au temps. Bientôt, il me faudra compter en années et non plus en mois. Bientôt, si ce n'est pas déjà fait, on jugera que je te pleure depuis trop longtemps déjà, que je te pleure trop tout court. Peut-on jamais trop pleurer son enfant ?...