Vendredi dernier, c'était notre première séance de préparation à l'accouchement. Comme mon mari était en vacances, il a pu m'accompagner mais ce ne sera pas le cas les prochaines fois puisque toutes les séances ont lieu le vendredi matin. Or, comme il doit déjà s'absenter souvent de son travail (sous l'oeil bienveillant et compréhensif, heureusement, de ses responsables et collègues) pour les rendez-vous avec les médecins, il ne peut pas abuser et sera bien obligé de sacrifier ces rendez-vous-là.
Comme il paraît que les grumeaux sont souvent pressés et que nous risquons, selon la décision que nous prendrons, de devoir déclencher un accouchement prématuré, nous avons intégré un groupe de futurs parents dont les bébés doivent arriver plusieurs semaines avant les nôtres, comme en a attesté le "tour de tapis" de début de séance.
Une bonne surprise dès le début (que nous avons découverte en nous inscrivant quelques jours avant) : je connais et apprécie la sage-femme qui anime ces séances de préparation. Avant de "tourner" dans d'autres services, elle travaillait en effet dans le service d'AMP au début de notre parcours et j'avais alors eu le plaisir de découvrir une femme humaine et attentionnée.
Dans notre groupe, uniquement des premières grossesses et des âges relativement proches, autour de 30 ans, avec une exception : une jeune fille de 17 ans aussi paumée que touchante (en l'écoutant et en l'observant, je n'ai pu m'empêcher de me demander comment j'aurais vécu la situation, il y a 10 ans...).
Après les présentations des couples et futures mamans présents, la sage-femme a expliqué/rappelé le fonctionnement du corps pendant la grossesse et l'accouchement, avant de nous laisser poser nos questions sur l'accouchement. A mesure que j'écoutais les interrogations des autres futures mamans, dont certaines rejoignaient les miennes, et les réponses de la sage-femme, je sentais ma gorge se nouer, à cause d'une question qui m'obsédait mais que je ne voulais pas poser devant tout le monde, d'une part pour ne pas attirer la curiosité des autres sur notre histoire, d'autre part pour ne pas plomber l'ambiance. Et puis quand les questions ont tourné autour de la césarienne (sans rapport direct avec ma question, pourtant. Les autres ont dû croire que je redoutais la césarienne ; s'ils savaient...), je n'ai plus su retenir mes larmes et me suis effondrée jusqu'à ce que je me décide à sortir de la salle pour reprendre mes esprits.
La sage-femme, avec qui nous avions évoqué la drôle de grossesse que nous vivons lors de notre inscription à ces séances, nous a alors rejoints dans la salle d'attente pour me réconforter. J'ai d'autant plus apprécié son soutien qu'elle sait de quoi il s'agit puisqu'elle a elle-même vécu un deuil périnatal. Et avant que nous ne retournions dans la salle, j'ai obtenu ma réponse de sa bouche : "physiquement, ça ne fait aucune différence". Ma question, c'était : "ça fait quoi, d'accoucher d'un bébé vivant et d'un bébé mort à la suite ?"
Après cette petite interruption, la séance a repris son cours normal, entre explications techniques et conseils pratiques, notamment sur le massage périnéal à commencer quelques semaines (voire mois) avant l'accouchement afin de limiter les risques d'épisiotomie.
Malgré l'intermède lacrymal, entre démystification de l'accouchement et réelle préparation à la fois physique et psychologique, le bilan de cette première séance est positif, d'autant plus que ce type de préparation permet de normaliser la grossesse, ce que n'auraient pas permis les séances individuelles que la sage-femme m'a proposées avec une intention tout-à-fait louable.
Prochaine séance : début août, au retour de vacances de la sage-femme. D'ici là, nous allons tenter, en complément, la préparation en piscine, histoire de varier les plaisirs !