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Tannabelle et ses grumeaux
   
"Livre-lui tes pensées. Des pensées que tu ne dis pas, ce sont des pensées qui pèsent, qui s'incrustent, qui t'alourdissent, qui t'immobilisent, qui prennent la place des idées neuves et qui te pourrissent. Tu vas devenir une décharge à vieilles pensées qui puent si tu ne parles pas."
Oscar et la dame rose - Éric-Emmanuel Schmitt
   
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interruption selective de grossesse
18 septembre 2015

Il y a deux ans

Nous sommes le 18 septembre 2015. Il est 12h14.

Il y a deux ans, tu étais encore vivante.
Il y a deux ans, il était encore temps de choisir la vie.
Il y a deux ans, il était encore temps de tout arrêter.
Il y a deux ans, tu vivais encore.
Il y a deux ans, il était encore temps de choisir ta vie.

Il y a deux ans, c'est ton cœur que nous avons arrêté.

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15 septembre 2015

Dans les chaussettes

En ce moment, ça ne va pas.

Larme

La faute à cette période de l'année - la période anniversaire. Pourtant cet anniversaire est double et le sera toujours. Alors pourquoi ce n'est pas la joie de voir grandir Gaspard qui prend le pas sur mon manque d'Élise ?! Pourquoi ça marche dans ce sens-là ?! Faute de mieux, j'ai rappelé ma psy (dont je croyais naïvement, en juin, pouvoir me passer...) mais elle n'a pu me proposer un rendez-vous que dans deux mois. D'ici là, soit je serai remontée toute seule de ce "bas" et je n'aurai plus vraiment besoin d'elle, soit je me serai enfoncée encore davantage et la remontée sera encore plus longue et difficile...

En ce moment, les choses résonnent encore plus douloureusement. J'ai les larmes au bord du cœur en permanence et un rien suffit à les faire couler.
Croiser les jumeaux et leur maman à la crèche.
Entendre rien que la voix de Grand Corps Malade - même pas sa chanson si évocatrice.
Apprendre que d'autres jumeaux - un garçon et une fille, qui plus est - vont bientôt arriver dans la même section que Gaspard à la crèche.
Entendre rien que la voix d'Emmanuel Moire - même pas sa chanson Sois tranquille.
En ce moment, Élise est dans toutes mes pensées.
Je l'imagine sans cesse à côté de Gaspard : dans ce qui serait leur chambre, à table, dans le bain, dans la voiture, à la crèche, chez le marchand de chaussures, au restaurant, dans les Manduca...
En ce moment, Élise n'est pas Élise dans ma tête.
Élise est dans un cercueil au fond d'un trou.
Élise est un cadavre.
Élise est un corps en décomposition.
Tu sais, la vie, c'est pas vrai ce qu'on dit : t'es pas belle, t'es même carrément moche...
15 septembre 2015

Toute une histoire

Vendredi prochain, nous serons le 18 septembre.
Vendredi prochain sera diffusée, sur France 2, une nouvelle émission Toute une histoire consacrée aux interruptions médicales de grossesse. J'ai failli y participer mais n'ai finalement pas été "retenue".
Vendredi prochain, cela fera deux ans que nous avons arrêté le cœur d'Élise.

Jeudi prochain sera diffusée l'émission Toute une histoire où Emmanuel Moire parle du décès de son frère jumeau.

Et aujourd'hui était diffusée l'émission Toute une histoire mettant à l'honneur deux frères, dont l'un lourdement handicapé depuis la naissance.

 

Élise, je te capte bien en ce moment, la liaison doit être meilleure qu'à l'accoutumée...

15 septembre 2015

Différente ?

Une petite fille.
Une mère.

Une autre petite fille.
Une autre mère.

Cette petite fille. Qui est lourdement handicapée. Qui ne peut ni parler ni marcher.
Cette mère. Qui tue sa fille.

Cette autre petite fille. Qui sera lourdement handicapée. Qui ne pourra ni parler ni marcher.
Cette autre mère. Qui tue sa fille.

Cette mère. Qui risque la réclusion criminelle à perpétuité.
Cette autre mère. Qui vit en toute impunité - si ce n'est les démons qui me rongent.

Quelle différence ?!

Réflexion

27 juillet 2015

Je t'en veux

Je t'en veux de ne pas me réveiller la nuit.
Je t'en veux de ne pas avoir failli fuguer avec Gaspard la semaine dernière.
Je t'en veux de ne pas faire rire Hector aux éclats en le chatouillant.
Je t'en veux de ne pas attraper la barbe de ton papa à chacun de ses bisous.

Oui, je t'en veux.

Mais moins qu'à moi.

Réflexion

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18 mai 2015

Vains

Il y a vingt mois, tu n'étais pas encore née mais déjà décédée.
Il y a vingt mois, tu n'étais plus vivante mais encore dans mon ventre.

Vingt mois sans toi.
Vains mois sans toi.

18 mars 2015

18

Il y a 18 mois, jour pour jour, nous étions un "18" aussi.
Il y a 18 mois, jour pour jour, nous étions un mercredi aussi.

Il y a 18 mois, heure pour heure, nous pouvions encore changer d'avis.
Il y a 18 mois, heure pour heure, nous pouvions encore faire machine arrière.
Il y a 18 mois, heure pour heure, nous pouvions encore préférer la vie à la mort.

Il y a 18 mois, jour pour jour, heure pour heure, tu étais encore vivante.

Réflexion

28 janvier 2015

Un choix cauchemardesque

D'ordinaire, lorsque quelque chose me "travaille", mon sommeil s'en ressent. Mon pauvre mari peut en témoigner : combien de fois m'a-t-il réconfortée en pleine nuit après un rêve qui m'a laissée paniquée et en larmes, empêchée de tomber du lit ou retenue de le protéger avec un peu trop d'enthousiasme d'un hypothétique danger, alors que je n'en étais même pas consciente ?

Étonnamment, depuis le décès d'Élise, cela ne s'est pas souvent vérifié. J'ai probablement rêvé plusieurs fois d'elle mais les rêves qui la concernent et dont je me souviens se comptent sur les doigts d'une main. Parmi eux figure celui que j'ai fait le week-end dernier, dans la nuit de samedi à dimanche. Mes souvenirs en sont très flous mais je me rappelle l'essentiel.

Dans ce rêve, nous étions en ce moment, dans notre vie, avec notre réalité. J'étais enceinte de Hector, après les grumeaux, après le décès d'Élise. Et le cœur de ce rêve, c'était la naissance de Hector. Je suis incapable de décrire l'accouchement ; je ne sais pas où j'étais, si mon mari était à mes côtés, s'il s'agissait d'un accouchement par les voies naturelles ou par césarienne.
En revanche, je me souviens que nous découvrions, moi, mon mari et l'équipe médicale, pendant l'accouchement qu'il s'agissait en fait de jumeaux, de deux petits garçons.
Je me souviens aussi que nous découvrions à leur naissance que l'un d'entre eux était mort et que l'autre était lourdement handicapé.

Au réveil, je me sentais mal, évidemment, mais j'avais aussi un sentiment d'accomplissement, comme si, dans ce rêve, j'avais résolu le dilemme qui nous a habités pendant la grossesse des grumeaux et qui nous habite encore, comme si j'avais eu - ou du moins je pouvais avoir - LA réponse qui me manquera toujours. Ces deux bébés - l'un mort, l'autre handicapé - incarnaient l'alternative à laquelle nous avons dû faire face pour Élise : l'empêcher de vivre en dehors de mon ventre ou la laisser venir au monde vivante mais lourdement handicapée.
J'ai souvent souhaité - et le souhaite encore, même si je sais parfaitement que c'était impossible et que ça l'est d'autant plus a posteriori - pouvoir avoir vraiment le choix, pouvoir "tester" chacune des deux possibilités que l'on nous proposait.
Certes, je n'ai pas rêvé plus loin que l'accouchement mais ce que je retiens, c'est que, dans ce rêve, nous allions enfin savoir ce qui était le pire entre un bébé né sans vie et un bébé lourdement handicapé - cette certitude qui nous manquait pour prendre notre décision, cette certitude sans laquelle nous avons dû décider quand même, cette certitude aussi cruelle que triviale. Pourtant, je sais que cela n'aurait rien changé puisque, même dans mon rêve, Élise était déjà morte à cause de notre décision.

Je crois tout simplement que ce rêve symbolise la question qui me hante toujours : avons-nous eu raison, avons-nous fait le bon choix, avons-nous pris la bonne décision ?
Je crois aussi que ce n'est pas anodin que je me sois réveillée "si tôt" dans le rêve : la réponse à cette question est sans doute quelque part en moi mais je n'y ai pas encore accès, je ne l'ai pas encore trouvée ou acceptée, il serait donc complètement insensé qu'elle m'apparaisse aussi clairement en rêve...

Réflexion

29 novembre 2014

Allô Rufo

Vidéo

Émission "Allô Rufo" diffusée sur France 5
Date : 28 novembre 2014
Durée : 0h06

 

La question que j'avais adressée à l'émission il y a plusieurs mois a été retenue, je suis donc passée à l'antenne - par téléphone - hier, l'émission ayant été enregistrée le 2 octobre dernier.

En dehors de ces rapides conseils, mon passage, même bref, dans cette émission avait le même objectif que toutes mes tentatives (pas toujours fructueuses : certaines n'aboutissent pas, d'autres ne reçoivent même pas de réponse) pour témoigner d'une façon ou d'une autre sur le deuil périnatal en général et le deuil périnatal d'un jumeau en particulier : faire parler de nos bébés, de nos drames.
Mon mot d'ordre est simple : plus on en parle, mieux je me porte et mieux c'est !

La réponse de Marcel Rufo, je l'ai eue en direct par téléphone. Ni scoop, ni révélation au rendez-vous ; juste la confirmation de la voie dans laquelle nous allons devoir nous engager pour accompagner Gaspard dans la découverte de l'existence de sa sœur jumelle Élise, dans la compréhension de son début de vie particulier, dans la construction de son identité de jumeau esseulé.

En revanche, j'ai été un peu déçue par la formulation écrite de ma question, diffusée en bas de l'écran pendant notre échange téléphonique.
"Mon fils de 1 an avait une jumelle qui est née sans vie suite à une interruption médicale de grossesse sélective. Faut-il lui en parler ?"
Ça peut vous paraître anodin mais pour moi, c'est loin de l'être : je ne me demande pas s'il faut lui en parler mais quand et comment lui en parler. Heureusement que l'on m'a laissé poser ma question comme je l'entendais, avec cette nuance qui n'en est pas une pour moi !

31 octobre 2014

Halloween

Aujourd'hui, c'est Halloween. En France, la tendance est mitigée. Certains n'en ont que faire ; d'autres s'y donnent à fond. En tout cas, personne ne s'étonne de rien, que ce soit de l'enthousiasme des uns ou de l'indifférence des autres : chacun fait ce qu'il veut.

Enfants ou ados, mon mari et moi ne l'avons jamais fêté. Adultes, nous ne l'avons fêté qu'une fois, il y a plusieurs années déjà et parce que nous étions invités. Nous avions à cette occasion joué le jeu à fond : mon mari en "the Crow" et moi en "homme-femme" façon Maxi Monster Music Show.

Homme-femme Maxi Monster Music Show

Ce soir, nous sommes à nouveau invités à le fêter entre amis.
Mon mari a envie de marquer le coup, sans en faire trop : une tenue simple, un maquillage raccord avec l'ambiance de la soirée et le tour sera joué.
Pour Gaspard, un t-shirt blanc trop grand suffira à le transformer en gentil fantôme. Quoi de plus normal pour un petit garçon dont le prénom anglosaxon correspondant est Caspar, si proche de Casper ?! ;-)
Quant à moi, je n'ai eu ni l'inspiration ni l'envie de trouver quelque chose d'approprié à mon bidon qui pousse et je n'avais aucunement l'intention de m'appliquer je-ne-sais-quel maquillage pas très recommandé aux femmes enceintes. Je me contenterai donc d'un petit accessoire.

Cela dit, même sans être grimée ou déguisée de la tête aux pieds, je serai dans le thème : Halloween, c'est bien la fête des monstres, non ? Et quel autre nom peut-on donner à quelqu'un qui a tué son enfant délibérément ?...

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